Résolution urgente des Jeunes Vert·e·s Suisse pour une politique suisse de paix et de migration solidaire et pacifiste
La guerre d'agression russe contre l'Ukraine nous bouleverse au plus haut point. La solidarité remarquable de la population suisse envers les personnes originaires d'Ukraine en témoigne. La politique doit s’inspirer de cette solidarité et s'engager fortement pour réduire la souffrance des personnes concernées, offrir un refuge aux gens et exercer une pression politique sur Poutine, les oligarques russes et les régimes autoritaires partout. Pour un avenir démocratique en Ukraine, en Russie et dans le monde entier, où la population peut prendre ses propres décisions.
Les Jeunes Vert·e·s Suisse demandent…
… la neutralité plutôt que l’ignorance
La neutralité place toujours le droit international et les droits humains au centre. Elle se positionne contre ceux qui violent le droit international. Les Jeunes Vert·e·s exigent une politique de paix active de la Suisse dans le cadre de l'OSCE et de la Charte des Nations Unies. Le Conseil fédéral doit enfin signer et ratifier le traité d'interdiction des armes nucléaires et maintenir la pression sur d'autres Etats pour qu'ils le co-signent. Le destin de l'humanité ne doit pas être entre les mains de grandes puissances égoïstes. Nous nous opposons de manière résolument solidaire au nationalisme qui s'enflamme dans le monde et en Suisse.
... l'extension des sanctions contre la Russie
Le régime russe est financé quasiment à moitié par le commerce des matières premières. La Suisse sert de plaque tournante pour 80% de ce commerce. La Suisse a donc un levier, et par conséquent la responsabilité de couper les vivres à Poutine. A court terme, cela implique de ne pas financer le trésor de guerre de Poutine par le biais du commerce de matières premières en Suisse, de geler les comptes des entreprises contrôlées par la Russie comme Gazprom et d'entraver l'accès au marché. A long terme, nous avons besoin d'une autorité de surveillance du secteur des matières premières en Suisse.
… la sortie du gaz
La Suisse doit boycotter dès maintenant le pétrole et le gaz russes et s'engager de toutes ses forces pour un tournant énergétique socialement acceptable. L'abandon des énergies fossiles est indispensable non seulement du point de vue de l'environnement, mais aussi de l'indépendance vis-à-vis de régimes autocratiques comme celui de Poutine. La Suisse a les meilleurs atouts pour amortir socialement ce tournant et passer à des sources renouvelables et indépendantes. Pour le droit international, la démocratie et les droits humains.
… une aide humanitaire sur place et en Suisse
La Suisse doit soutenir davantage les organisations déjà intégrées et qui ont fait leurs preuves sur place, tant en Ukraine que dans les pays voisins. En Suisse, le statut de protection S (ou équivalent) doit être étendu à toutes les personnes en quête de protection. Cela implique des logements décents, des procédures d'asile rapides, un soutien psychologique et une intégration, ainsi que l'inclusion pour tous·tes - notamment avec un accès au travail et à la formation. Dans tous les cas, la Suisse doit empêcher que des personnes soient renvoyées d’où elles viennent alors que la situation n'est pas encore sûre ou qu'elles sont déjà totalement intégrées.
… une protection supplémentaire pour les personnes vulnérables
Certains groupes sont particulièrement vulnérables en exil. La Suisse doit le reconnaître et répondre aux besoins spécifiques des groupes marginalisés. Parmi les personnes particulièrement vulnérables, on compte notamment les personnes racisées, car en plus de leur terrible expérience de la fuite, ces personnes sont souvent victimes de discriminations raciales. Les personnes queer ont également besoin d'un soutien spécialisé, car elles ne fuient pas seulement une guerre, mais aussi un régime hostile aux personnes LGBTQIA+. La Suisse doit s'assurer que les femmes - en fuite comme en Suisse - ne soient pas victimes d'abus et de traite d’êtres humains. En outre, la Suisse doit également orienter son soutien vers les difficultés des personnes âgées, des personnes handicapées et des personnes touchées par la pauvreté. Cette liste de groupes marginalisés est exemplaire et non exhaustive. La Suisse doit avoir pour objectif d'offrir à tous·tes le soutien nécessaire.