Pour un numérique au service des gens et de l’environnement, pas des techno-fascistes !

De nos jours, le numérique prend une place prépondérante dans le quotidien des gens. Poster une photo de vacances sur les réseaux sociaux, chercher une adresse sur Google Maps et reformuler une lettre de motivation sur chatGPT sont des activités que nous faisons automatiquement, sans réellement y réfléchir. Or, l’utilisation de ces outils numériques posent des questions fondamentales de démocratie, de justice, de sécurité et d’écologie. En effet, ce sont des grandes entreprises privées appartenant à des milliardaires - aux projets politiques souvent dangereux de surcroît - qui possèdent la large majorité de ces instruments. L’accès que ces multinationales ont à nos données et l’influence qu’elles cherchent à avoir sur nos manières de penser doivent urgemment être adressées.

 

Contre l’alliance des tech bros et de l’extrême droite

Les perspectives d'avenir sont devenues encore un peu plus sombres depuis le début du nouveau mandat de Donald Trump en tant que président des États-Unis en janvier 2025. Les droits humains, les médias, l’accès à de l’information vérifiée et la justice, éléments fondamentaux d'une démocratie qui fonctionne, s’en trouvent gravement bafoués. Trump interdit la distribution de nombreux livres et l'utilisation de mots clés liés aux questions démocratiques, sociales et écologistes. Il nie la crise climatique et annule toutes les mesures prises pour la combattre.

 

Les géants du numérique ont effectué un retournement de veste opportuniste et se rangent désormais aux côtés de Trump. Elon Musk (X), Jeff Bezos (Amazon) et Mark Zuckerberg (Meta) étaient tous au premier rang lors de sa cérémonie d’investiture et ont tous soutenu sa campagne électorale à coups de millions. Musk a même été nommé à la tête du Department of Government Efficiency (DOGE) afin de démanteler l'appareil démocratique américain. Zuckerberg, pour plaire à Trump, a abandonné la modération sur les réseaux Facebook et Instagram, de manière à ce que des fake news puissent désormais y être répandues et que les incitations à la haine envers les minorités soient Ce type de mesures porte un agenda politique clairement discriminant, ajouté aux mécanismes des algorithmes qui favorisent les contenus extrémistes et violents - comme les discours masculinistes et racistes.

 

Mettre fin au capitalisme de surveillance

Ces géants de la tech participent activement au capitalisme de surveillance, un système économique qui repose sur la collecte de données personnelles. En découle une surveillance généralisée sur le web, où nos moindres données sont enregistrées et revendues dans le but d’anticiper nos comportements et de nous cibler avec des publicités. Mais les entreprises du numérique ne se contentent pas de vouloir prédire nos comportements, elles peuvent directement les modifier. La multiplication des objets toujours plus connectés vient étendre la surveillance au-delà des appareils numériques classiques jusque dans nos lieux de vie. 

 

Ce qui vaut pour des habitudes de consommation est applicable aux comportements politiques. En ciblant les électeur·ice·x·s sur les réseaux sociaux avec du contenu spécifique, des intentions de vote ou des idées politiques peuvent être manipulées. Le capitalisme de surveillance est donc une menace existentielle pour la démocratie. Le scandale autour de Cambridge Analytica - une société de collecte et d’analyse des données qui a oeuvré auprès de 87 mio d’utilisateur·ice·x·s de Facebook entre 2014 et 2018 pour favoriser l’élection de Trump en 2016, ainsi que le Brexit - n’est qu’un exemple de la manière dont ces entreprises sont capables d’influencer des scrutins démocratiques essentiels aux impacts mondiaux.

 

Un autre monde numérique est possible

Le développement actuel de la digitalisation sert les intérêts du capitalisme et renforce l’exploitation des humains et de l’environnement. Le déploiement massif des nouvelles technologies menace non seulement le fonctionnement de nos sociétés humaines mais également la viabilité de la planète, en raison de l'explosion de la consommation mondiale  d'énergie liée au numérique. D’autres problématiques que celles déjà évoquées doivent être adressées, comme la consommation des ressources, l’obsolescence programmée, les problèmes de santé publique, la surveillance généralisée, l’exploitation des travailleur·euse·x·s, … Rien qu’en termes d’émissions de gaz à effet de serre, l’impact du numérique pèse 40% du budget carbone à notre disposition. C’est absurde d’accepter des nouvelles technologies sans qu’une pesée des bénéfices et des risques et une discussion démocratiques aient été menées.

 

Un autre numérique existe pourtant. Les alternatives sont là, mais elles sont aujourd'hui minoritaires. Or, pour pouvoir lutter contre Trump et la montée de l’extrême droite, il nous faut également résister dans ce domaine. Les collectivités publiques devraient tout mettre en œuvre pour soutenir et développer ces alternatives. En parallèle, elles doivent réguler les géants de la tech, afin de sortir de la dépendance à leur encontre et permettre à la population de faire de même. Il serait nécessaire de mener de larges discussions démocratiques sur l’utilisation souhaitable des technologies dans notre société. Pour un numérique libre, décentralisé, durable, démocratique, démarchandisé – et qui contribue à combattre les techno-fascistes, non plus à les servir.

 

Les Jeunes Vert·e·x·s demandent donc...

  • ... la démocratisation des infrastructures et services numériques
  • ... une stratégie de souveraineté numérique
  • … que les données personnelles ne peuvent être récoltées et utilisées que dans le cadre de ce qui est absolument nécessaire pour la fourniture de prestations
  • ... une discussion démocratique de l'ensemble de la société sur l'utilisation de l'infrastructure numérique et ses besoins, notamment à travers la tenue d’une Convention citoyenne
  • …des sanctions qui peuvent aller jusqu’à l’interdiction de plateformes de réseaux sociaux qui, malgré leur couverture à large échelle, refusent le fact-checking ou promeuvent la radicalisation d’extrême droite
  • ... des infrastructures numériques autonomes et indépendantes pour la Confédération, les cantons, les communes et d'autres instances officielles
  • ... des fonds pour la recherche, afin de pouvoir faire avancer plus rapidement ces développements  
  • … l'interopérabilité des plateformes pour réduire la dépendance aux géants de la tech
  • … un développement et une réorientation des IAs à un mode de fonctionnement sobre et durable énergétiquement
  • … la fin de toutes les formes de surveillance étatique et privée commerciales
  • ... une politique fiscale qui empêche de devenir multimillionnaire

 

Parallèlement, les Jeunes Vert·e·x·s ont quitté le réseau X. Le parti de jeunes est désormais sur Bluesky.

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