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Complice de noyades ?

Ilias Panchard, 31.05.2013

Lundi 13 mai, plus de 60 personnes se sont réunies sur la place de l'Europe, à Lausanne, pour dénoncer la révision de la loi sur l'asile, soumise au peuple le 9 juin prochain. L'action critiquait en particulier la fin de la possibilité de déposer une demande d'asile depuis une ambassade, à l'étranger, mesure en place depuis 1981. Cette procédure a permis, depuis sont entrée en vigueur, à plus de 2500 personnes menacées de venir se réfugier en Suisse, sans devoir passer par des réseaux de passeurs ou traverser la Méditérannée. 

Concernant cette procédure, plusieurs récits, entendus et lus pendant cette campagne, m'ont fortement marqué. Un plus particulièrement : la semaine passée, on m'a raconté le parcours d'un père somalien pour tenter de faire venir en Suisse ses enfants, orphelins de mère et séjournant en Éthiopie avec leur tante. La procédure en ambassade a été suivie et, au bout d'une année de démarches, l'office des migrations refuse d'accorder l'asile, même provisoire, aux enfants en considérant qu'ayant quitté la Somalie, ils ne sont plus menacés et peuvent rester en Éthiopie. Le summum est que l'ODM considère que les enfants n'ont pas assez de... liens cuturels avec la Suisse (Non ce n'est pas une blague...). Des enfants à qui l'on refuse le regroupement familial alors que leur père vit ici et que leur mère a été tué par des islamistes en Somalie. 
Après avoir entendu ce récit, je n'ai pas pu arrêter de m'imaginer tous ceux à qui l'ODM a refusé et refuse son aide sous couvert de raisons plus arbitraires et inadmissibles les unes que les autres. Si ces enfants, au parcours bien compliqué, se sont vu refoulés, il est difficile d'imaginer quels sont les parcours de vie des 2572 personnes accueillis suite à une demande d'asile déposée en ambassade. 

Notre pays se doit de développer cette procédure et travailler au niveau local pour informer des conditions, des risques et des opportunités rencontrés en Europe et en Suisse, ainsi que lors du long et périlleux voyage qui y mène. En parallèle, dans un domaine qui me tient particulièrement à coeur, la Suisse doit continuer à travailler en coopération avec des partenaires locaux dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'agriculture ou encore de la prévention des conflits. 

Au lieu de cela, cette procédure aux ambassades a été froidement supprimée. Mme Sommaruga nous promet déjà des visas humanitaires pour remplacer, partiellement, cette procédure. Premièrement, pourquoi vouloir remplacer cette procédure pour la remplacer par une autre qui lui ressemble (d'apparence en tout cas), autant ne pas la supprimer pardi!
Ensuite, en l'entendant parler de ces visas reglementés, mes pensées vont aux réfugiés syriens à qui la Suisse refuse d'accorder l'asile, sous prétexte qu'ils ne sont plus dans un pays menacé, malgré les contextes locaux très difficiles, en Jordanie, en Turquie, en Irak ou au Liban. En somme, ce ne sont pas les deux maigres contingents (36 et 37 réfugiés syriens) accueillis jusqu'à maintenant qui vont me faire croire aux vertus de ces "visas humanitaires". 

Ces solutions de rechange ne sont que des fumisteries, du vent pour détendre l'atmosphère politique et se donner bonne conscience. Un seul mot d'ordre valable : votez NON le 9 juin !




Photo : Jean-Sébastien Monzani

Über den Autor

Ilias Panchard

Co-Président Jeunes Vert-e-s Suisse (2013 - 2016)

Intéressé par la politique depuis mon plus jeune âge, j'ai passé le pas au début de l'année 2012 en m'engageant chez les Jeunes Verts. La révision de la loi sur l'asile, votée en septembre 2012, et le référendum lancé par les JVS a été le déclic de mon engagement politique : ce n'étai...

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