La majorité de la commission de l'environnement veut rejeter l'initiative des Jeunes Vert·e·x·s pour la responsabilité environnementale sans contre-projet. Les Jeunes Vert·e·x·s y voient une incapacité à prendre leurs responsabilités. Que l'économie ne détruise pas les bases naturelles de la vie, cela devrait aller de soi.
Hier, la coprésidence des Jeunes Vert·e·x·s a participé à certaines parties de la séance de la Commission de l'environnement du Conseil national (CEATE-N) et y a présenté son initiative pour la responsabilité environnementale. Aujourd'hui, la commission a fait savoir que la majorité de ses membres recommande de rejeter l'initiative sans contre-projet. Une minorité propose un contre-projet qui vise à ancrer dans la Constitution l'objectif de l'initiative - une économie respectueuse de la nature et qui fonctionne en accord avec sa capacité de renouvellement - mais sans le délai transitoire de dix ans.
L'initiative pour la responsabilité environnementale demande ce qui, selon les Jeunes Vert·e·x·s, devrait aller de soi : que la Suisse produise et importe de manière à ne pas dépasser ce que notre environnement peut supporter, à la fois du point de vue de la consommation des ressources, mais aussi de la pollution et des substances nocives rejetées. Pour ce faire, les Jeunes Vert·e·x·s se réfèrent au concept scientifique de limites planétaires. Ces limites définissent une marge de manœuvre sûre dans différents domaines (p. ex. le changement climatique, la perte de biodiversité ou la consommation d'eau). Le dépassement des limites planétaires entraîne un risque accru d'effondrement des écosystèmes et aggrave les crises environnementales.
Une étude commandée par Greenpeace en 2023 a montré que la Suisse dépasse actuellement nettement quatre des six limites considérées, et cela même d'un facteur 19 en ce qui concerne la limite du climat. « Une croissance infinie sur une planète aux ressources limitées, ça ne tient pas la route, et encore moins à long terme », déclare Margot Chauderna, coprésidente des Jeunes Vert·e·x·s Suisse.
Des villes comme Amsterdam ou Bruxelles montrent qu'il est possible de faire autrement en travaillant avec le modèle économique du donut. En effet, dans ce modèle, les limites planétaires définissent la limite extérieure de la marge de manœuvre économique. En comparaison internationale, la Suisse est à la traîne sur ces questions. Alors que la Suisse vient d’être condamnée par la CEDH pour inaction climatique, les Jeunes Vert·e·x·s qualifient la décision de la commission du Conseil national d'irresponsable. D’autant plus que le point qui cristallise toutes les critiques est le délai court de 10 ans, mais que la commission ne soutient tout de même pas le contre-projet - qui supprime le délai.
Les Jeunes Vert·e·x·s appellent maintenant les conseillers nationaux et conseillères nationales à corriger cette décision et à accepter l'initiative pour la responsabilité environnementale, contrairement à la décision de la commission.