Résolution Abolissons Frontex!

Résolution urgente des Jeunes Vert·e·s Suisse pour une nouvelle politique européenne d’asile et de migration

Chaque jour, des violations des droits humains tels que des “pushbacks” illégaux sont commis aux frontières extérieures de l'Europe. Des milliers de personnes meurent chaque année en tentant d'atteindre la forteresse européenne. L'agence de protection des frontières Frontex est un instrument brutal de mise en œuvre de la politique migratoire inhumaine de l'Union européenne. En tant qu'Etat membre de Schengen, la Suisse participe politiquement et financièrement à ces agissements et est donc directement coresponsable des souffrances et décès aux portes de l’Europe.

 

Le 20 janvier, le référendum Frontex a été déposeé avec plus de 65'000 signatures. Ce signal fort doit maintenant être suivi d'actions. Il faut une amélioration immédiate de la situation des reéfugieé·e·s en Suisse et aux frontie?res extérieures de l'Europe. A moyen et á long terme, la Suisse doit s'engager pour une réorientation fondamentale de la politique européenne en matiére de migration et de gestion des frontiéres, dans laquelle l'humaniteé et la solidariteé doivent être des notions centrales. L'agence de protection des frontieéres Frontex doit être abolie.

 

Les Jeunes Vert·e·s exigent immédiatement...

 

...l'accueil de 15'000 réfugieé·e·s en Suisse

Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les reéfugieé·e·s (HCR), plus de 34 millions de personnes dans le monde fuient leur pays. A la frontie?re entre la Bieélorussie et la Pologne ainsi que dans les foreéts bosniaques, des milliers de personnes sont actuellement bloquées dans un froid glacial - par crainte des “pushbacks” illégaux et des violations des droits humains dans les camps ou centres de détention. En Afghanistan, des millions de personnes souffrent de la prise de pouvoir des talibans et de la crise d'approvisionnement qui en résulte. Dans les zones de guerre comme la Syrie ou le Yémen, d'innombrables personnes ont perdu leur foyer et sont menacées de famine. Nous demandons l'évacuation immédiate de 15'000 personnes ayant fui des régions oû les gens luttent quotidiennement pour leur survie en raison de la famine et des guerres.

 

...une amélioration de la situation nationale

Les droits et la digniteé des personnes reéfugiées en Suisse doivent être respectés à tout moment. Il est urgent d'agir dans les centres fédèraux d'asile et autres lieux

d'hébergement. L'accés au systéme de santé doit être garanti pour toutes les personnes en Suisse - en particulier en période de pandémie de Covid-19. De plus, le probléme de la violence dans les centres fédèraux d'asile, révélé en 2021, doit être abordè á un niveau structurel. L'admission provisoire (permis F) doit être immédiatement remplacée par un statut de protection afin d'améliorer les perspectives d'intégration et de mettre en œuvre la Convention de Genéve relative au statut des réfugié·e·s. Les centres de renvoi pour les individus dont la demande d'asile a ête? rejetée doivent être supprimés.

 

A moyen et à long terme, il faut...

 

...abolir Frontex

L’agence de protection des frontie?res Frontex fait partie du probléme des frontie?res exte?rieures de l'Europe. Frontex contribue aux violations des droits humains et aux “pushbacks” illégaux des polices nationales et est même parfois elle-même impliquée dans ces violations. Les réfugié·e·s sont refoulé·e·s par la force, et leur droit de déposer une demande d'asile est refusé. Dans les années á venir, Frontex va se transformer en une véritable “armée en guerre contre la migration” – d'ici 2027, 10'000 gardes-frontiéres armés devraient avoir pour but d’isoler la forteresse européenne.

Une telle autorité n'est pas compatible avec une politique migratoire respectueuse de la dignité humaine. La Suisse doit s'engager par tous les moyens pour que Frontex soit privée de ses moyens financiers et devienne à long terme une agence superflue. Au lieu d'une police des frontiéres surtaxée et militarisée, l'Europe a besoin d'une autoriteé qui garantisse des routes migratoires vers l’Europe sûres, qui coordonne les demandes d'asile et qui assure la répartition des réfugié·e·s entre les Etats membres de Schengen.

 

... des routes migratoires légales vers l'Europe

Quel que soit la route empruntée par les réfugié·e·s, celle-ci leur est souvent fatale. Bien que le droit d'asile soit un droit fondamental, des personnes sont contraintes de migrer illégalement vers l'Europe avec des organisations de passeurs et dans des conditions qui mettent leur vie en danger. Les seules personnes qui peuvent demander l'asile dans un pays européen sont celles qui traversent le tombeau méditerrannéen, qui bravent des années de famine et qui résistent aux passages á tabac des gardes-frontiéres. Le sauvetage privé en mer est empécheé et les ports sont fermés aux bateaux de sauvetage. Pour respecter le droit d'asile, la Suisse doit réintroduire l'asile en ambassade et élargir la liste des motifs de demandes d’asile reconnus. En outre, la Suisse doit s'engager á accueillir un contingent suffisant de réfugié·e·s.

 

... lutter contre les causes de migration

La Suisse doit s'engager activement en faveur de la solidarité mondiale et de la lutte á long terme contre les causes de migration. Une politique économique et fiscale équitable permet de réduire le fossé entre les pays riches et les pays pauvres. En outre, la crise climatique, qui entraîne et entraînera toujours plus de migration, doit être combattue de maniére conséquente. La Suisse doit continuer  á développer son engagement dans la promotion de la paix et la coopération au développement, au lieu de continuer á livrer des armes dans des régions en conflit ou de financer des entreprises d'armement.

Adoptée lors de l'assemblée annuelle du 22 janvier 2022 (en ligne)