Pas d’économie sans limites sur une planète aux ressources limitées : ce que demande l’initiative pour la responsabilité environnementale va de soi. C’est ce qu’a exposé l’alliance du OUI lors de sa conférence de presse de lancement de campagne, le 9 janvier 2025 à Berne. Alors que les crises environnementales sont plus que jamais d’actualité, le texte exige que la Suisse n’utilise qu’autant de ressources et ne rejette qu’autant de polluants que ce que la planète peut durablement supporter.
Réunie au centre de presse des médias à Berne, l’alliance du OUI à l’initiative pour la responsabilité environnementale a officiellement lancé sa campagne ce matin. Les coprésidentes des Jeunes Vert·e·x·s Suisse - initiateur du texte - ont ouvert la conférence. “En tant que parti de jeunes face à l’urgence écologique, nous n’avions pas vraiment le choix que de lancer cette initiative. Afin de nous permettre un futur digne, nous devons prendre des mesures conséquentes pour que notre économie cesse de détruire notre environnement. Nous voulons enfin faire passer le bien-être et la santé de la population avant les profits des multinationales.” a affirmé Margot Chauderna.
Valérie D'Acremont, professeure en santé globale, a expliqué que le dépassement des limites planétaires entraîne de plus en plus de maladies et d'hospitalisations, tandis que le personnel soignant et les médicaments tels que les antibiotiques font de plus en plus souvent défaut. Le dépassement des limites planétaires entraîne également une augmentation de la pollution de l'air, de l'asthme, des cancers, des maladies tropicales et de la dépression. « Chaque année, 1'000 personnes meurent à cause des vagues de chaleur et 3'000 à cause de la pollution de l'air. Le Covid-19 a fait 14'000 morts - et le nombre de morts de la prochaine pandémie est inconnu ».
Le conseiller national Hasan Candan (PS, LU) a clairement indiqué que le système économique destructeur entraînera bientôt des coûts dévastateurs si aucune mesure n'est prise. « Si nous n'agissons pas maintenant, les coûts liés au climat, à l'environnement, à la biodiversité et à la santé atteindront 15 à 20% du PIB d'ici 2050. Cela signifie que nous ne travaillerons les deux premiers mois de l'année que pour payer le coût des dommages environnementaux causés principalement par les grandes entreprises ». L'initiative pour la responsabilité environnementale offre une alternative juste écologiquement et socialement, puisque les groupes qui tentent de payer les dommages environnementaux doivent également les assumer.
Vigneron et membre du comité national d’UNITERRE, Yves Batardon est intervenu au nom de l’organisation paysanne : “Aujourd’hui les paysannes et paysans sont soumis à une injonction paradoxale : prendre soin en étant compétitif. C’est intenable ! Il est temps de valoriser l’agriculture paysanne afin d’assurer pour les générations futures, une alimentation saine pour la population. Il faut remettre les pieds sur terre.” Il dénonce la peur de l’avenir des paysan·nes et voit l’initiative comme une opportunité de repenser une agriculture plus solidaire, avec davantage de fermes, de polycultures et d’emplois valorisés.
Le conseiller national Christophe Clivaz (VERT·E·S, VS) a montré comment nous pouvons ouvrir la voie à un autre avenir avec des mesures de mise en œuvre de l'initiative. Par exemple en supprimant toutes les incitations nuisibles au climat et à la biodiversité, comme l'exonération du trafic aérien de l'impôt sur les huiles minérales et de la TVA, des investissements conséquents dans la transition énergétique et l'économie circulaire, un engagement fort pour des règles plus justes dans le commerce international, l'interdiction de la publicité pour les produits nocifs pour l'environnement et la démocratisation de l'économie.
L'initiative se base sur le concept largement reconnu scientifiquement des limites planétaires. Celles-ci définissent le cadre dans lequel l'humanité peut continuer à prospérer en toute sécurité. Si les limites sont dépassées à long terme, des points de bascule dangereux peuvent être franchis et les changements du système terrestre qui en découlent risquent d’être irréversibles. Aujourd'hui, six des neuf limites planétaires sont déjà massivement dépassées au niveau mondial. En Suisse, les limites concernant le changement climatique, la perte de biodiversité, la consommation d’eau et les pertes d’azote sont largement dépassées.
L'initiative a été lancée par les Jeunes Vert·e·x·s Suisse en 2021 et déposée en février 2023. Elle est soutenue par une large alliance : par des partis comme les VERT·E·S suisses, le PS Suisse, la Jeunesse socialiste Suisse et le Parti évangélique Suisse, mais aussi par des ONG comme Greenpeace, l'ATE et Uniterre, ainsi que par un comité de soutien scientifique de plus de 80 spécialistes de divers domaines.
Contacts :
- Margot Chauderna, coprésidente Jeunes Vert·e·x·s Suisse, 079 629 16 75 (FR)
- Magdalena Erni, coprésidente Jeunes Vert·e·x·s Suisse, 079 488 37 15 (DE)
- Valérie D’Acremont, professeure en santé globale, Université de Lausanne, 079 207 43 55 (FR)
- Christophe Clivaz, conseiller national VERT VS, 079 374 51 78 (FR)
- Hasan Candan, conseiller national PS LU (DE)
- Yves Batardon, paysan vigneron et membre du comité d’Uniterre, 078 622 95 26 (FR)